dimanche 30 novembre 2008

Pas même la mort



Tao 16

Ayant atteint le vide parfait, je me laisse porter par l’aile puissante du silence.
Je contemple l’agitation des hommes.
Retourner à son origine... Retourner à son origine, c’est retrouver le repos.
Le repos, c’est le retour dans sa demeure véritable.
C’est renouer avec son destin.
Ce retour est la loi éternelle.
Connaître la loi éternelle, c’est être éclairé.
L’ignorer, c’est la confusion et, par là, c’est le malheur.
Celui qui connaît la loi possède le savoir.
Il se montre, alors, impartial.
Impartial, il agit royalement.
Royal, il atteint le divin.
Le divin atteint, il est uni au Tao et se trouve désormais au-delà de tout péril.
Rien ne peut le surprendre.
Rien ne peut l’émouvoir.
Rien ne peut le toucher.
Pas même la mort.
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vendredi 21 novembre 2008

Le taoïste, cet incompris



Tao 15

Les grands sages de l’Antiquité étaient si éloignés des autres hommes
par l’étendue de leur connaissance et la profondeur de leur pensée qu’on
ne pouvait espérer les comprendre.
Peut-on les décrire ?
Ils étaient attentifs comme l’homme qui traverse l’eau tumultueuse et
glacée d’un torrent.
Prudents comme le voyageur averti d’un danger.
Réservés comme le visiteur qui reçoit l’hospitalité.
Insaisissables comme la glace qui font.
Simples comme le bois brut que l’on vient de débiter.
Ils étaient emplis d’espace infini comme la vallée.
Insondables comme une eau dormante.
Celui qui suit le Tao peut, sans trouble intérieur, attendre que l’eau
pure se décharge des limons.
Immobile et calme, il verra se présenter l’heure d’agir.
Il ne désire que l’infini du vide.
C’est pourquoi les hommes peuvent par moment le mépriser, le croyant
loin de la vérité, car ils ignorent sa sagesse.

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mercredi 19 novembre 2008

L'antique voie



Tao 14

Mes yeux s’écarquillent, et je ne le vois pas : il s’appelle l’Invisible.
Mon ouïe est en alerte, et je ne l’entends pas : il s’appelle l’Inaudible.
Mes mains se tendent et ne rencontrent rien : il s’appelle l’Impalpable.
Trois aspects indéfinis qui font l’unité.
En haut il n’est pas lumineux, en bas il n’est pas obscur.
Son éternité défie même le temps.
Il n’a pas de nom.
Il vient d’un monde où rien de sensible n’existe.
Car la lumière appelle l’obscurité et l’obscurité existe par la lumière.
Le Tao est une forme sans forme, une image sans image.
Il est l’Indéterminé.
Si l’on marche devant lui, on ne voit pas son principe.
Si l’on va derrière lui, il paraît sans fin.
En suivant l’antique voie, on maîtrise le présent.
Car le Tao est le fil qui guide l’homme à travers le temps.
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samedi 15 novembre 2008

Disgrâce !



Tao 13

Supporte la disgrâce d’un coeur égal.
Accepte l’adversité comme inséparable de la condition humaine.
Que faut-il comprendre par Supporte la disgrâce d’un cour égal ?
La disgrâce n’est pas pire que la faveur.
Toutes deux engendrent la crainte.
Ne soit donc affecté ni par la perte ni par le gain.
Que faut-il comprendre par L’adversité est inséparable de la condition humaine ?
L’homme a un corps, c’est pourquoi le malheur a prise sur lui.
S’il n’en possédait point, quel évènement pourrait le frapper ?
C’est pourquoi, à celui qui se soucie des autres autant que de lui-même
on peut confier le monde.
Seul celui qui aime les autres autant que lui-même est digne de les
gouverner.
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jeudi 13 novembre 2008

Soi-même



Tao 12

Les cinq couleurs aveuglent l’homme.
Les cinq notes assourdissent ses oreilles.
Les cinq saveurs rendent sa bouche insensible.
Les courses et la chasse égarent son esprit.
Les richesses l’empêchent de progresser.
Ainsi le Sage tourne son regard en lui-même et, loin du tumulte et des passions,
exerce librement son choix.
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dimanche 9 novembre 2008

Prière



"Dans les églises personne ne prie, sauf les bougies.
Elles perdent tout leur sang.
Elles dépensent toute leur mèche.
Elles ne gardent rien pour elles, elles donnent ce qu'elles sont et ce don passe en lumière. "
Christian Bobin
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samedi 8 novembre 2008

Aimer



"A quoi reconnaît-on que l'on aime?
A cet accès soudain de calme, à ce coup porté au coeur et à l'hémorragie qui s'ensuit.
Une hémorragie de silence dans la parole"
Christian Bobin
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mardi 4 novembre 2008

Le vide



Tao 11

Les rayons de la roue convergent au moyeu.
Ils convergent vers le vide.
Et c’est grâce à lui que le char avance.
Un vase est fait d’argile mais c’est son vide qui le rend propre à sa tâche.
Une demeure est faite de murs percés de portes et de fenêtres, mais
c’est leur vide
qui la rend habitable.
Ainsi, l’homme construit des objets, mais c’est le vide qui leur donne sens.
C’est ce qui manque qui donne la raison d’être.
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dimanche 2 novembre 2008

Donner la vie et la protéger



Tao 10

Accorder le corps et l’âme afin qu’ils voguent à l’unisson et ne se séparent pas.
Concentrer sa force vitale et la rendre docile comme celle du
nouveau-né.
Au-delà du réel, scruter le miroir poli par le regard de l’âme et se
laisser aspirer
par la lumineuse obscurité.
Ménager le peuple sans intervenir.
Rester serein, comme la femme, lorsque s’ouvrent et se referment les
portes de l’existence.
Garder son ignorance et voir les choses dans leur lumière.
Donner la vie et la protéger.
Produire sans s’approprier.
Agir sans rien attendre.
Diriger sans dominer.
Tel est le chemin de la mystérieuse perfection.
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