mardi 16 décembre 2008

Toupie




Le temps est la toupie de Dieu. Les saisons sont peintes sur son tour. La toupie tourne de plus en plus vite, jusqu'au jour où, comme si elle avait heurté un invisible obstacle, elle sort de son axe, bascule sur le côté, s'arrête : quelqu'un vient nous sortir du tourbillon de nos soucis et de nos peines.
Christian Bobin



C'est chose faite pour Anne-Marie Cremer, journaliste de 42 ans que j'écoutais avec plaisir .
Il a cru bon de la délivrer cette nuit de l'axe du tourbillon de ses joies et de ses peines.

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6 commentaires:

Sylvaine Vaucher a dit…

La maladie est une réponse, une pauvre réponse que l'on invente à une souffrance. C.Bobin

Anonyme a dit…

Catherine,

Personne ne vous en voudra, loin de là, de pleurer sur la disparition soudaine d'une personne que vous aimiez...Les pleurs ne sont que le reflet d'une âme et d'un cœur attristés. Funambules sur un fil, celui de la vie, le moindre écart, le faux pas de trop...peuvent nous être fatal. Tout est question d'équilibre dans ce monde en balance... C'est pour cela, que chaque jour qui nous est donné si gracieusement, nous préférons nous agiter, nous secouer...en essayant de ne point penser, en attendant la secousse finale.
Aussi vivons! Arrêtons de cogiter sans cesse! Restons seulement à l'écoute de nos sentiments, lorsque des faits extérieurs nous émeuvent et nous interpellent.
Je me lâche et ce soir, vous sentant l'âme en peine...Permettez-moi de vous embrasser comme j'embrasserai une amie. MICHEL

catherine a dit…

@Sylvaine
Elle était en pleine santé; j'ai écouté sa chronique littéraire mardi à 12h et mardi soir elle était morte d'une rupture d'anévrisme je crois...

@Michel
c'est gentil mais je n'ai pas de tristesse particulière car je ne la connaissais pas personnellement;J'aimais écouter sa rubrique littéraire très futée à la radio et j'ai été surprise de sa disparition brutale . L'occasion surtout pour moi de me faire réflexion sur l'imprévisibilité de la survenue de la mort et d'en profiter pour bien vivre chaque journée.

Anonyme a dit…

Si fragile la Vie...Ghislaine, l'amie-amour de Bobin est décédée dans les mêmes circonstances. Christian écrit que "la mort l'a attrapé par les cheveux". Il parle d'elle (et de lui aussi évidemment), merveilleusement, dans "La plus que vive".

Je t'embrasse, passe en coup de Mistral, à neuf heures ce matin débarque ma petite elfe blonde...

Quartz Rose a dit…

Je l'ai croisée à l'une ou l'autre occasion...

Je connais plutôt des membres de sa famille ou qui lui furent proches. Ou je les ai connus, en tout cas, je les ai retrouvés sur le net. Elle avait plusieurs enfants. Je pense aux enfants. Même quand un couple est séparé et que chacun vit sa vie, perdre une compagne, fût-elle du passé, perdre une ex-belle soeur, cela fait évoluer en profondeur.

La rupture d'anévrisme (je ne savais pas que c'était si subit) est quelque chose qui me fait très, très peur.

On peut vivre chaque journée comme si c'était la dernière oui (mais pas n'importe comment), mais il n'empêche, de manière générale, nos morts nous accompagnent. Je me rends compte qu'il n'y a pas de jour où je ne pense pas aux miens. Et ce n'est même pas cela qui me rend triste (quand je suis triste).

catherine a dit…

@Désirée
Je dirais que Bobin parle de Ghislaine dans presque tous ses livres. L'ombre de cet amour est sur toutes les pages.

@Pivoine
Les morts sont seulement des gens qui vivent autrement, d'une manière que nous ne connaissons pas encore. ce qui est difficile pour nous c'est de ne plus leur parler,de ne plus les voir
Véronique Sanson chante.."mais ce que je crains, c'est de passer toute une vie sans te voir" cette phrase-là me bouleverse pour ceux que j'aime